Spathiphyllum humboldtii

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Spathiphyllum humboldtii
Description de cette image, également commentée ci-après
Pied de Spathiphyllum humboldtii au bord de la Mataroni (Régina, Guyane)
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Liliopsida
Sous-classe Arecidae
Ordre Arales
Famille Araceae
Genre Spathiphyllum

Espèce

Spathiphyllum humboldtii
Schott, 1853

Classification APG III (2009)

Clade Angiospermes
Clade Monocotylédones
Ordre Alismatales
Famille Araceae
Sous-famille Pothoideae
Tribu Monstereae

Synonymes

  • Spathiphyllum candolleanum Schott
  • Spathiphyllum glaziovii Engl.
  • Spathiphyllum grandifolium Engl.
  • Spathiphyllum huberi Engl.
  • Spathiphyllum liesneri Croat[1]

Spathiphyllum humboldtii est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Araceae. C'est une plante herbacée néotropicale.

Elle est connue en Guyane sous les noms génériques de Pulupululi ãtã, Pulupululi sili, Tayau kɨ'~ɨy (Wayãpi), Wakaakig kamwi (Palikur). Ces noms désignent aussi d'autres Araceae de sous-bois (ex : Dieffenbachia spp.)[2].

Description[modifier | modifier le code]

Spathiphyllum humboldtii est une plante herbacée terrestre formant de grosses touffes.

Les tiges ont un diamètre de 2-2,5 cm avec des entrenœuds courts.

Les feuilles ont le pétiole géniculé à l'apex, long de (34,5)53-88 cm (plus long que le limbe), avec une gaine décidue courant sur moins de la moitié de sa longueur (environ 18,5-30 cm).

Le limbe, de forme elliptique à ovale-elliptique, à base cunéiforme aiguë à obtuse, acuminé à l'apex, mesure (25)33-49 x (7,5)9-26 cm. Au séchage, il devient marron à gris-brun sur le dessus, et vert olive au vert jaunâtre en dessous. Les nervures latérales primaires sont nombreuses et rapprochées.

L'inflorescence érigée, plus longue que les feuilles, est portée par un pédoncule cylindrique, long de 60 à 70(109) cm, rétréci dans sa partie apicale sur 1 à 2,5 cm.

Le spathe vert, largement elliptique à étroitement ovale, dressé, libre, légèrement décurrente à sa base, longuement cuspidé à l'apex, plus long que le spadice, mesure environ 10 cm de long pour (2,5)3,5-6 cm de large. Le spadice vert pâle à blanchâtre, stipité sur 1 à 2,5 cm, cylindrique, long de (5)7-10(16) cm pour 1 cm de diamètre Le périanthe est composé 4–6(7) tépales, séparés au moins à l'apex, et longs d'environ 1,6 mm. Le pistil 1,5 à 2 fois plus long que le périanthe comporte un style ± oblong dont le contour et brièvement rétréci en un stigmate en forme de brosse L'ovaire long d'environ 3 mm, de forme oblongue, à 3 ou 4 loges, chacune contenant environ 1 ovule[3],[4],[5].

Répartition[modifier | modifier le code]

Spathiphyllum humboldtii est présent au Venezuela (bassin du Río Casiquiare), au Suriname, en Guyane, en Amazonie péruvienne, et au nord du Brésil[5].

Écologie[modifier | modifier le code]

Spathiphyllum humboldtii est une plante herbacée commune ou occasionnelle des bas-fonds humides de la forêt ancienne[2], au bord des cours d'eau forestiers et les forêts inondables autour de 100-200 m d'altitude[5].

Elle fleurit en Guyane en novembre, décembre, février, avril, et fructifierait en décembre-avril[3].

La biologie de la pollinisation de Spathiphyllum humboldtii a été étudiée [6],[7],[8].

Utilisations[modifier | modifier le code]

La sève irritante de Spathiphyllum humboldtii et d'autres Araceae du sous-bois (ex : Dieffenbachia elegans) est connue pour brûler fortement la peau chez les Wayãpi et les Palikur, blessures soignées en frottant sur la plaie de la cendre (ou éventuellement du sable)[2].

D'autres espèces de ce genre sont utilisées à diverses fins médicinales dans plusieurs pays d'Amérique latine[9].


Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) « Spathiphyllum humboldtii Schott - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  2. a b et c Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 629-630
  3. a et b (en) Scott A. Mori, Georges Cremers, Carol Gracie, Jean-Jacques de Granville, Michel Hoff et John D. Mitchell, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 1. Pteridophytes, Gymonsperms, and Monocotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 651 p. (ISBN 978-0893273989), p. 187
  4. (en) Dr A. PULLE, FLORA OF SURINAME (NETHERLANDS GUYANA) : ARACEAE - PONTEDERIAGEAE - BATIDACEAE, vol. I part 2, Amsterdam, KONINKLIJK INSTITUUT VOOR DE TROPEN (THE ROYAL TROPICAL INSTITUTE) Mededeling. No. XXX - Afdeling Tropische Producten - (voorheen Handelsmuseum) - No. II, , 1-92 p., p. 28
  5. a b et c (en) Julian A. Steyermark (Eds.), Paul E. Berry (Eds.), Kay Yatskievych (Eds.) et Bruce K. Holst (Eds.), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 2, Pteridophytes, Spermatophytes, Acanthaceae–Araceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 706 p. (ISBN 9780915279746), p. 476-477
  6. (en) H. Hentrich, R. Kaiser et G. Gottsberger, « Floral biology and reproductive isolation by floral scent in three sympatric aroid species in French Guiana », Plant biology, vol. 12, no 4,‎ , p. 587-596 (DOI 10.1111/j.1438-8677.2009.00256.x)
  7. (en) Heiko Hentrich, Roman Kaiser et Gerhard Gottsberger, « REPRODUCTIVE ISOLATION BY FLORAL SCENT IN THREE SYMPATRIC EUGLOSSINE-POLLINATED ANTHURIUM AND SPATHIPHYLLUM (ARACEAE) SPECIES IN FRENCH GUIANA », dans Heiko Hentrich, THE REPRODUCTIVE BIOLOGY OF EUGLOSSINE-POLLINATED PLANTS IN THE NATURAL RESERVE NOURAGUES, FRENCH GUIANA, Ulm, , 49-71 p. (lire en ligne), chap. 1
  8. Marc Gibernau, Marion Chartier et Angélique Quilichini, Évolution des systèmes de pollinisation chez les Aracées, , 20-29 p. (lire en ligne), chap. 11
  9. (en) Timothy PLOWMAN, « Folk uses of New World Aroids », Economic Botany, vol. 23,‎ , p. 97-122. (DOI 10.1007/BF02860613)

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

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